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-D o s s i e r s

Mac OS X, première analyse
Par Frédéric Paché [07.02.2000]

La prochaine sortie estivale de Mac OS X sera sans aucun doute à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire d’Apple. Avant de détailler les changements apportés par Mac OS X, un petit coup d’œil sur les différentes versions n’est pas superflu.

Les diverses versions | Pour quel Mac ? | Aqua | Les technologies graphiques d’Aqua
Le nouveau Finder | Conclusion

Les diverses versions de Mac OS X.

Mac OS X Developer Preview 2.3
Mac OS X Developer Preview 2.3 a été dévoilé lors du dernier Mac World Expo de San Francisco et est la toute première version qui contient la fameuse nouvelle interface graphique de Mac OS : Aqua. Ni les développeurs, ni les consommateurs que nous sommes ne peuvent obtenir cette version malheureusement.

Mac OS X Developer Preview 3
En principe, vers la fin du mois de janvier, les développeurs agréés par Apple commenceront à recevoir leur copie de Mac OS X DP3. Cette mouture contiendra les toutes dernières innovations depuis ces derniers mois, sans oublier bien sûr l'interface Aqua.

Mac OS X "Final Beta"
Dans le courant du printemps, Apple livrera aux développeurs ce qu'on appelle la version "final beta" de Mac OS X Client. Cette version de la nouvelle génération de Mac OS devrait être pratiquement identique à la version commerciale qui sera en vente quelques mois plus tard.

Mac OS X Client Release
Après 3 ans et 6 mois, et pas mal de frustration depuis la première annonce du nouveau système d'exploitation, Apple va enfin nous offrir la version Client de Mac OS X. A force d'entendre des "Rapsodies" on en aurait presque attraper le blues. Mais on peut avancer sans se tromper que le prochain MacWorld de New-York risque de faire un tabac puisque c’est à cette occasion que Mac OS X sera mis en vente et que l’on pourra enfin se précipiter chez son revendeur pour enfin prendre possession de cette boîte magique.

Mac OS X pré installé sur tous les Mac
Selon Apple, tous les ordinateurs Macintosh seront livrés avec Mac OS X Client pré-installé dès le début de 2001... histoire de commencer le nouveau millénaire du bon pied. Évidemment, ce grand chambardement va rapporter pas mal d'argent à la firme de Cupertino, et c'est tant mieux. Il aura fallu alors 4 ans pour que la stratégie du nouveau Mac OS devienne une réalité.

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Le nouveau Finder | Conclusion

Mac OS X pour quel Mac ?

Après ce petit tour des versions, il serait temps de regarder Mac OS X d’un peu plus près. Et au fait, quel Mac peut-il faire fonctionner cette petite merveille ?

Depuis janvier 99, la seule configuration de base qui est susceptible d’accepter Mac OS X est la suivante :

    -un Mac à processeur G3, cadencé à une vitesse minimale de 233Mhz ; quid des anciens PowerPC et des portables ?
    -64 MB de RAM, (c'est le minimum vital que les ingénieurs d'apple ont discrètement annoncé) quoi qu’il en soit on est loin des 128MB nécessaires à Windows 2000… Au passage, ce n’est pas par hasard que les nouveaux iMac ont 64MB de RAM en standard.
    -un disque dur de 1GB minimum
    -un lecteur de CD-Rom (peut-on s’en passer aujourd’hui ?)
    -un écran 15 pouces (l’interface Aqua est plus "propre" et donc on évite de remplir son bureau avec plein de fenêtres).

Même si cette configuration de base reste incertaine, Apple a toujours répondu à ses clients lui posant la question, que l’iMac était une configuration idéale pour Mac OS X. Nous aurons plus de certitude lors de la sortie de la version "Final Beta".

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Le nouveau Finder | Conclusion

Aqua

Aqua... le mot à fait l'effet d'une bombe lors de sa présentation par Steve Jobs en personne au dernier MacWorld Expo SF. Aqua n'est pas un simple thème à la Kaleïdoscope... même si certaines tentatives d'imitations dans le monde Wintel montrent à quel point le design est devenu important en informatique. Un fait troublant nous a laissé perplexes : à peine quelques heures après l’annonce par Steve Jobs on pouvait télécharger sur Internet des thèmes qui faisaient plus que d’imiter Aqua. On est en droit de se demander comment les éditeurs de ces thèmes s’y sont-ils pris pour se procurer l’interface ?

Des menus transparents
En gros, les menus de la nouvelle interface ont peu évolué. On ne change pas une recette qui fonctionne depuis 1984 ! Pour Apple, Mac OS 9 est actuellement un bon compromis sur ce plan. Aqua vient simplement apporter quelques retouches. Les menus sont maintenant transparents. Et ce n'est pas une simple transparence "bitmap" puisque les films vidéos qui sont cachés par les menus continuent de se dérouler. Les menus breaks ont disparus dans la dernière version d'Aqua et le menu Finder a été déplacé à gauche de l'écran sur la barre des menus. Un petit détail ; une icône Apple est placée au beau milieu de la barre des menus. Selon un responsable des produits chez Apple, il s’agirait simplement d’une décoration.

Une utilisation plus rationnelle des fenêtres
En général, les systèmes d'exploitation actuels se targuent de pouvoir jongler avec plusieurs fenêtres à l'écran. Et pour l'utilisateur avancé, il n'est pas rare de travailler avec une dizaine de fenêtres ouvertes en même temps. Résultat, le bureau du Finder ressemble à celui d'un cadre surmené avec un tas de papiers et dossiers dans tous les sens. L'interface Aqua veut combattre ce désordre organisé de plusieurs manières. Tout d'abord la navigation dans le Finder se fait par défaut comme un navigateur Internet classique.

Ce mode Navigateur charge les dossiers l'un au-dessus de l'autre, un peu comme le navigateur Internet charge les pages du Web. Pour l'utilisateur, il y a uniquement une fenêtre ouverte, celle du Finder. Et c'est elle qui reste active. Aqua permet aussi de travailler en mode fenêtre unique au sein des applications. En cliquant sur le bouton circulaire dans le coin supérieur droit d'une fenêtre Aqua, l'utilisateur peut cacher toutes les applications en arrière-plan ainsi que les fenêtre du Finder, laissant ainsi l'écran, avec une seule fenêtre visible et active. On y gagne en clarté pour le travail, pas de doutes.

Des icônes éblouissantes
Aqua a gonflé la taille des icônes à 128 pixels au carré... et en qualité photographique svp! Le moteur de la nouvelle interface permet aussi de changer la taille en temps réel en jonglant avec une barre de pourcentage. En fait, on voit le changement de taille à l'écran au fur et à mesure de la modification. Bien sûr, plus la taille est importante et plus les détails sont précis. Mais grâce à la couche graphique avancée de Mac OS X, même les plus petites icônes sont belles à croquer.

Le Dock
Étant donné la nouveauté d'Aqua, la traduction en français du "Dock" n'est pas encore officielle. Cela ressemble à la barre "Démarrer" de Windows 95 qui contient les fenêtres "minimisées" mais la comparaison s'arrête là car cette fonction est bien plus puissante sur Mac OS X. En fait la véritable origine du "Dock" vient de l'interface de NextStep. C'est probablement la fonction la plus intuitive de l'interface Aqua. Le "Quai" se trouve en bas de l'écran et rassemble les dossiers, applications, documents, disques et CD ROM's, fenêtres miniaturisées, films QuickTime, images numériques, liens vers les sites Web, bref une espèce de super-méga-favoris qui permet à l'utilisateur d'accéder à toutes ses ressources très rapidement. Le "Quai" accepte le changement de taille au vol comme les icônes et peut recevoir jusqu'à 128 éléments simultanément. Lorsqu'on ajoute les éléments au "Quai", il se remplit jusqu'aux bords latéraux de l'écran. Ensuite, les icônes se retaillent pour laisser la place aux nouveaux arrivants. Bien sûr on a prévu le cas d'icônes si petites qu'elles sont illisibles : il suffit de glisser le pointeur de la souris au-dessus pour qu'aussitôt elle soit grossie comme au travers d'une loupe.

Mais le "Quai" ne fait pas que simplement afficher les icônes statiques des éléments. On peut vraiment parler ici d'icônes dynamiques. Par exemple, l'icône pour le courrier électronique signale à l'utilisateur qu'un nouveau message est arrivé. Si l'on travaille sur une image, l'icône en affiche une prévisualisation. Passer d'une tâche à une autre est enfantin : il suffit de cliquer sur l'icône adéquate pour se retrouver dans l'application désirée. On peut se demander s’il s’agit ici d’un outil ou d’un gadget. Les utilisateurs seront seuls juges. Il serait bien aussi que ce « Quai » puisse se mettre à gauche ou à droite de l’écran, ou pourquoi en une sorte de palette flottante.

Des boîtes de dialogue "Ouvrir" et "Sauver" plus conviviales
Ces nouvelles boîtes sont une illustration parfaite du vrai "multi-tâches" implémenté dans Mac OS X. Maintenant, les boîtes "Ouvrir" et "Sauver" sont attachées directement au document. Comme on peut ouvrir plusieurs documents en même temps, chaque document a sa propre boîte de dialogue. Finies les boîtes qui agressent l'utilisateur en l'empêchant de passer à autre chose tant que la boîte n'est pas remplie. Ces nouvelles boîtes s'affichent à partir du titre de la fenêtre du document avec un déroulement des plus esthétiques. Elles sont, comme les menus, transparents. On a l'impression de flotter au-dessus du document. Les boutons des boîtes de dialogue sont affichés dans une couleur différente de tonalité bleutée suivant leur fonction. Les boîtes laissent apparaîtrent la barre de titre qui contient les trois gouttes d'eau pour fermer, cacher ou agrandir la fenêtre du document.

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Les technologies graphiques d’Aqua

Pour bien comprendre les changements apportés par Aqua, il est peut-être opportun de lever le voile sur les technologies graphiques à l’origine de ces bouleversements. Aqua repose sur trois technologies essentielles : Quartz, Open GL et Quicktime.

Quartz : la 2D comme vous ne l’auriez même pas rêvée
Le nouveau moteur graphique 2D s’appelle Quartz. Il est basé sur le standard des fichiers créé par Adobe : Portable Document Format. Les fichiers PDF sont légion sur le réseau.. Quartz permet d’obtenir une qualité graphique époustouflante puisqu’il permet de manipuler des graphiques de type PostScript en temps réel et même en effectuant un changement de taille directement.
Aqua est vraiment la vitrine technologique de Quartz puisque cette interface permet d’utiliser toute sa puissance de composition avec des effets de transparence et d’ombrage jusqu’alors inconnus.
Par ailleurs, les ingénieurs de Mac OS X ont prévu dès le départ le support des fichiers PDF en les intégrant au système. L’utilisateur peut donc manipuler des fichiers PDF avec n’importe quelle nouvelle application Mac OS X. Il est donc facile de créer des documents qui bénéficieront des apports de Quartz et les échanger sur le réseau. Les développeurs ne sont pas en reste, puisqu’ils auront à leur disposition une toute nouvelle palette d’outils créatifs.

Open GL : la 3D en toute confiance
OpenGL n'est plus a présenté. Disponible sur plusieurs plates-formes, il rencontre un succès plus large grâce aux développeurs de jeux. Si Microsoft préfère mettre en avant son standard DirectX dans le monde PC, les précédentes versions de Mac OS n'intégraient pas de couche spécifique pour le traitement 3D. Bien sûr il y avait QuicDraw 3D.
Mais Apple a su joué la bonne carte en intégrant Open GL à Mac OS X qui saura attiré plus de développeurs que la technologie propriétaire Quickdraw 3D. N'oublions pas non plus que la 3D n'est pas réservée uniquement aux jeux. Et, cerise sur le gâteau, l’architecture Darwin a aussi permis d’accroître les performances d’Open GL qui peut ainsi évoluer en tante confiance.

QuickTime : le standard multimédia mondial
On ne présente plus QuickTime. Cette technologie ayant fait ses preuves sur les versions précédentes et actuelles de Mac OS X, Apple ne pouvait évidemment pas la remplacer. On ne remplace pas un standard qui s’est imposé sur toutes les plateformes. Avec Mac OS X, QuickTime peut libérer toute sa puissance sur tous les fronts du multimédia : vidéo locale ou en ligne, audio, CD, MP3, etc…

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Le nouveau Finder

Après avoir jeter un coup d’œil à Aqua, passons à la première application qui va bénéficier de tous ses avantages : le Finder.
Le nouveau Finder de Mac OS X permet à l’utilisateur de voir ses fichiers de trois manières différentes. Bien sûr il y a les vues classiques en icône ou en liste de Mac OS 9 et elles ont d’ailleurs été améliorées dans leur affichage et leur manipulation. Mais maintenant, quand vous double cliquer sur une icône ou un élément de la liste, il n’y a plus une fenêtre qui s’ouvre. La vue que vous aviez est tout simplement remplacée par une nouvelle vue à l’intérieur de la même fenêtre qui reste unique dans ce nouveau Gestionnaire de Fichiers. Exactement comme si vous utilisiez votre navigateur de réseau habituel. Encore une fois Mac OS X apporte une meilleure utilisation de l’espace disponible du bureau et évite la prolifération des fenêtres. Peut-être que dans 10 ans, on se demandera qu’est qui nous poussait à jongler avec tant de fenêtres à l’écran ?

En plus des deux vues classiques, Apple a ajouté une vue en colonne, Héritage de NeXT, cette vue permet de naviguer plus facilement au travers des méandres du système des fichiers. Le contenu de chaque dossier s’affiche en colonne. Un simple clic sur un répertoire créé une nouvelle vue en colonne à droite du précédent répertoire. Chaque nouveau répertoire s'affiche donc dans une nouvelle colonne individuelle vers la droite. C’est un peu comme si l’on feuilletait un Rolodex.
Les vues en colonne sont archivées dans un historique. Vous pouvez donc à tout moment revenir à une vue précédente. Bien entendu, le nouveau Finder intègre aussi une prévisualisation des images.
Le nouveau navigateur ne s’en tient pas uniquement à votre disque dur. Il devient en réalité l’interface unique pour parcourir toutes vos ressources connectées à votre ordinateur.
Le réseau est considéré comme une extension au système de fichier. On peut alors imaginer le réseau comme un immense disque dur. Se connecter à des volumes AppleShare ou à d’autres systèmes de fichiers du réseau est aussi simple que de parcourir votre disque local. Le réseau est donc parfaitement intégré et est en quelque sorte une prolongation du concept déjà introduit dans Mac OS 9 via l’Explorateur de Réseau.

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Le nouveau Finder | Conclusion

Conclusion

Avec Aqua, la nouvelle interface fondée sur les trois technologies Quartz, Open GL et Quicktime, Mac OS X va révolutionner nos écrans. Le nouveau Finder est la preuve concrète qu’Apple a voulu faciliter la vie quotidienne de chaque utilisateur de Mac OS. Nous devrons sans doute nous adapter à cette nouvelle manière de travailler mais cela en vaut vraiment la peine. Tout ce que l’on peut espérer, c’est que Mac OS X soit accessible à la plus grande partie possible du parc mondial des Mac’s. Les quelques Mac’s à processeur 68k qui survivaient encore ne pourront résister bien longtemps aux charmes des sirènes de cet OS du nouveau millénaire. Avec Mac OS X, Apple a définitivement tourné une page de son histoire et peut regarder l’avenir avec sérénité et fierté.

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