par Simon Jacquier [16.05.2000]
J'ai envoyé et reçu les premiers courriers électroniques de ma vie d'internaute avec Netscape Messenger. Mais j'en ai bien vite atteint les limites. Vers quel autre logiciel me tourner ? Outlook Express était alors inévitable. Mais après plus d'un an d'utilisation, je n'étais toujours pas très convaincu par le produit de Microsoft. Puissant mais lourd et gourmand en mémoire, il reste imparfait sur bien des tableaux. C'est alors que MacGeneration m'a proposé de tester PowerMail. Quelques minutes seulement après l'installation du logiciel, j'ai senti qu'Outlook allait rapidement se retrouver dans la Corbeille. Je ne me trompais pas.
PowerMail de CTM Development est l'iCab des gestionnaires de courrier électronique : c'est le petit logiciel qui part à l'assaut des Microsoft Outlook, Eudora Pro et consorts. Il n'existe que sur Macintosh et exploite à fond les technologies Apple, dont le Trousseau d'accès (Keychain), les résumés de textes et surtout le moteur de recherche de Sherlock. Conçu par une équipe de développeurs passionnés, il possède de nombreux atouts mais souffre encore de quelques lacunes qui seront espérons-le comblées dans les prochaines versions
Il y a 8 mois environ, Christophe avait effectué le test de PowerMail en version 2.4, lui trouvant déjà bien des qualités. Mais depuis, la troisième mouture a encore creusé l'écart qui le sépare de ses concurrents.
Simple et intuitif
L'installation est simplissime : il suffit de glisser-déposer le dossier de l'application sur le disque dur, à la manière des logiciels de Microsoft. Mais contrairement à ces derniers, PowerMail n'ira placer aucune Extension ou Tableau de bord dans votre Dossier Système, éliminant les risques de conflits et rendant sa désinstallation très simple (mais pourquoi voudrait-on le désinstaller ?).
L'interface elle aussi bénéficie d'une simplicité et d'une clarté exemplaire, dans un style tout à fait en accord avec le "look and feel" de MacOS. Les principales fonctions sont facilement atteignables grâce à la barre d'outils, tandis que des fenêtres flottantes vous indiquent l'état des tâches en cours et vous préviennent quand de nouveaux messages arrivent et que PowerMail n'est pas au premier plan.
La configuration des préférences, des comptes, des filtres et des signatures est aisée et intuitive. Les importations et exportations se font à l'aide d'assistants similaires à ceux d'Apple.
Polyvalent et puissant
PowerMail gère le POP3 et l'IMAP4, permet le multi-compte et le multi-utilisateur, et possède des fonctions de recherche très puissantes, grâce à un système d'index semblable à celui de Sherlock. Précisons que l'indexation des messages peut se faire manuellement ou automatiquement en tâche de fond. Les fonctions d'importation des messages et des contacts assurent une transition en douceur depuis les principaux autres logiciels de mail existants.
Un des atouts de PowerMail est sa capacité à traiter des messages rédigés dans les idiomes les plus divers. Grâce à une utilisation poussée des standards Unicode, les langues telles que le Chinois ou le Grec ne lui font pas peur.
Il présente également diverses fonctions intéressantes et pratiques, comme un carnet d'adresses, des signatures aléatoires, et des filtres efficaces avec jusqu'à 16 conditions et actions paramétrables. En outre, il est optimisé pour les connexions sans fil (Airport) et les problèmes qui en résultent (interruptions de connexion, variations de bande passante). Finalement, il est compatible avec le système d'encryptation et de signature électronique PGP.
PowerMail a été conçu pour gérer avec aisance de grandes quantités de messages. Sa vitesse de recherche est sans égal, et les résultats sont classés par ordre de pertinence, tout comme avec Sherlock dont il utilise le moteur. Cela explique le fait que MacOS 8.5 au minimum soit requis pour en tirer parti. L'importation et l'indexation des messages, bien que moins fulgurantes, se font malgré tout à une vitesse tout à fait honorable.
Presque parfait
Moins gourmand en mémoire vive et en espace disque que la plupart des autres clients mail, PowerMail est d'un abord simple et esthétique, dans un esprit très MacOS. Sa polyvalence et sa rapidité en font le compagnon idéal des utilisateurs gérant une masse importante de courrier. De plus, il présente une multitude de petites fonctionnalités très sympathiques et pratiques, que l'on découvre en explorant le programme ou son manuel. Ce sont ces fonctions qui n'ont l'air de rien au début mais qui deviennent vite indispensables.
Si PowerMail est si léger, c'est qu'il est conçu pour être le moteur, le cur de la gestion de votre courrier électronique : il ne dispose pas de ses propres fonctions de rendu HTML, de correction orthographique, et de nettoyage de texte, mais s'aider d'applications tierces et de MacOS pour les réaliser. La légèreté et la souplesse qui en résultent sont fort appréciables, sans compter l'avantage de pouvoir choisir à quelle application externe on veut faire appel pour les diverses fonctionnalités non incluses.
Au chapitre des regrets, notons toutefois l'impossibilité de rédiger et surtout de lire directement des messages au format HTML (fonction nécessitant l'utilisation d'un navigateur), ni d'ailleurs d'appliquer aucune mise en forme au texte (gras, italique, etc). Autre désavantage de taille : contrairement à certains de ses concurrents, PowerMail n'est pas gratuit : il est vendu au prix de 49 dollars (55 Euros environ). Si la dépense ne paraît pas excessive pour un logiciel d'une telle qualité, c'est certainement un facteur qui découragera nombre d'utilisateurs, qui préfèreront se rabattre sur un logiciel utilisable gratuitement.
Encore quelques détails intéressants
Le code de PowerMail est "carbonisé", c'est à dire qu'il est d'ores et déjà prêt à tirer partie des possibilités qui seront apportées par MacOS X.
Le logiciel est pour l'instant uniquement disponible en anglais, mais une version française va voir le jour très bientôt sous forme d'un plug-in.
Une version de démonstration du programme est disponible. Vous pouvez ainsi le tester pendant un mois avant de l'acheter (en ligne uniquement).
Ciao, Outlook !
En débarquant sur mon disque dur, PowerMail a signé l'arrêt de mort d'Outlook. Le transfert du carnet d'adresse d'une application à l'autre a été très simple (un simple glisser-déposer entre les deux), mais la récupération des messages fut un peu plus ardue car effectuée grâce à un script AppleScript. La marche à suivre est cependant expliquée dans la documentation. Plus rien ne s'oppose donc à l'élimination pure et simple du logiciel de Microsoft de la surface de mon disque. Spécial -> Vider la Corbeille. Ciao !
Editeur | CTM Development - http://www.ctmdev.com/ |
Configuration | PowerMacintosh, MACOS 8.5 ou supérieur (MacOS 9 requis pour certaines fonctionnalités). |
Prix | $ 49 |
Les Plus | - Moteur de recherche ultra-rapide - Look MacOS et prise en main intuitive - Utilisation des technologies MacOS - Fonctions d'importation/exportation |
Les Moins | - Pas de support direct du format HTML - Aucun enrichissement typographique des messages permis - Prix |
Note | 4,5/5 |