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-D o s s i e r s

MacWorld Tokyo - Jeff Carr, développeur Linux PPC, n'est pas un fan de Darwin
Par Hans Shimizu Karlsson de MacNN, traduit par Frederic Paché [23.02.2000]

Jeff Carr, le développeur principal et promoteur de LinuxPPC, est un homme assez occupé cette année à MacWorld Expo Tokyo. LinuxPPC2000 est arrivé au stand et Carr a quelques fonctions impressionnantes à présenter. Mais il n'a pas été emballé par la présentation de Mac OS X faite par Steve Jobs.

LinuxPPC 2000 c'est tout un tas de nouvelles fonctions, y compris et pour la première fois un CD-ROM bootable qui se passe de la procédure de démarrage du Mac. En appuyant sur la touche "C" on voit apparaître en premier lieu un petit Mac avec un pingouin. L'utilitaire de partitionnement graphique évite enfin de s'arracher les cheveux dans cette phase délicate.

Trouver un créneau dans l'emploi du temps de Carr pour un entretien n'était pas évident mais finalement j'ai eu la chance de l'interviewer alors qu'il allait préparer une présentation de LinuxPPC pour le samedi suivant.

Je méditais sur les conséquences d'une promotion agressive de Mac OS X au Japon. Les nouvelles polices de caractères japonaises sont très réussies. Elles permettront au Mac d'être une vraie alternative sur le marché de la publication et mes années passées sur NeXT ne pouvaient que me conforter dans cette opinion.

Alors bon sang, pourquoi utiliser Linux sur un Mac alors que nous aurons enfin une vraie couche UNIX dans OS X?

"Tout simplement parce que vous ne pouvez pas lutter contre un OS gratuit, et qui, en plus, est de loin supérieur à ce qu'ils ont." a répondu Carr sans sourciller.

Il continua: "Microsoft sait ce que Linux est, et ils ont en une trouille bleue. Apple, qui est 10 fois plus petite que Microsoft, devrait aussi en avoir peur. Prenons les serveurs. Linux est en train de devenir le roi des serveurs. Apple n'est nulle part dans ce domaine. Vous ne pouvez pas vous imaginer tout le matériel qui est en passe de fonctionner avec Linux. Les applications aussi se multiplient. Pour le support c'est pareil. Et les gens travaillant sur Linux sont les plus brillants que j'ai jamais rencontrés. Alors pourquoi ne pas collaborer? C'est Microsoft qui est l'ennemi pas Apple."

Je repense aux fameux blocs de construction qui forment le nouveau Mac OS X. Darwin est en bas. "Darwin c'est un peu Linux". Steve Jobs a répété cette phrase plusieurs fois à Tokyo. Alors pourquoi ne pas remplacer Darwin comme Linux?

C'est ce à quoi pensait aussi Carr. "Tout ce qu'ils doivent faire c'est pendre une décision politique, et laisser tomber Mach et tout ce qui va avec", disait Carr. Mach est le noyau de Darwin. "Je sait que ce ne sera pas facile. Je sais que c'est Tevanian qui l'a construit, et je sais qu'il l'aime bien. Mais on ne peut pas se battre contre un OS gratuit. Apple a lutté si durement pour que ce machin (OS X) fonctionne. Je ne pense pas qu'il puisse fonctionner un jour."

Le salon était déjà fermé et les gens étaient partis. Je le suis dans la salle de répétition et je regarde LinuxPPC 2000 démarrer sur un G4. Une chaîne de caractères sans fin se déroule à l'écran. Parfois ils sont en rouge et disent "FAILED" (ndt: échec).

"Mac OS X est très limité sur le plan hardware", affirme Carr. "Linux tourne sur tout".

Je lui demande: "Est-ce qu'il fonctionne sur ma carte G3 de Sonnet?".

"Je crois qu'il tournera dessus. Si ce n'est pas le cas, dites-le nous. C'est une carte d'extension très importante". Puis il continue: "Je sais que parfois il faut utiliser la ligne de commandes, et je sais que les utilisateurs Mac ne sont pas très à l'aise avec elle. Aussi Apple devrait nous aider en se joignant à nous au lieu d'essayer de nous combattre. Ils ne peuvent pas gagner."

Il retourne à son écran géant près de l'équipe japonaise qui doit localiser LinuxPPC 2000 d'ici Mars. Demain ils ont une présentation importante. Je ne suis pas certain que Steve Jobs l'apprécierait.

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