Kalisto en orbite basse sur la planète web ...
Par Pascal Claude [10.07.00]
L'éditeur bordelais de jeux vidéos interactifs pour PC ou consoles DreamCast et PlayStation conforte sa stratégie on-line pour les deux années à venir : Jeux en ligne et réseaux à haut débit satisferont les désidératas de ceux l'on nomme désormais « les communautés de joueurs en ligne ».
Bref retour historique sur une succes-story.
Kalisto, s'il est besoin de le rappeler, est le concepteur des incontournables Nightmare Creatures, Dark Earth et Ultimate Race. Créée en 1990 sous la dénomination première de Atreid Concept, Kalisto se fera connaître dès 1992 sur Macintosh avec des jeux tels que Cogito, Scout ou The Tinies (qui n'a jamais pompé un des trois !). 1996 sera l'année du grand tournant vers les consoles qui constitueront bientôt un axe de croissance majeur. 1997 marquera l'avènement de Kalisto en tant qu'acteur mondial sur ce marché.
Mais la spécifité de Kalisto ne tient pas qu'à ses seules réalisations. Il faut aussi compter sur le charisme de son patron, M. Nicolas Gaume, qui cumule les qualités de gourou technique et de stratège commercial (cela ne vous rappelle pas quelqu'un ?). En effet, Kalisto a toujours misé sur le développement d'outils et de technologies propriétaires qui portent désormais le doux nom de « plate-forme K ». Ce savoir-faire constitue d'ailleurs la réelle valeur ajoutée de Kalisto et lui permet de conserver son indépendance.
Kalisto est côtée en bourse depuis quelques mois et même si l'action a subit le sort commun à toutes les valeurs de la nouvelle économie (sauna et douche froide), l'entreprise est intrinsèquement viable. Avec un chiffre d'affaires 1999 en hausse de 99,8% et un résultat net qui progresse sur le période de 595% (vous avez bien lu) , on comprend aisément que Kalisto ait encore de beaux jours à vivre.
De l'art de ne pas se reposer sur ses lauriers.
Produire des jeux de qualité, être propriétaire de son outil de développement, afficher de bons résultats ; c'est déjà très bien. Mais, pour survivre dans l'univers technologique, il faut être visionnaire et savoir conclure les alliances stratégiques qui porteront leurs fruits à moyen terme.
Nous passerons rapidement sur l'accord entre Kalisto et Microsoft pour le développement de jeux sur la nouvelle console de Bill, baptisée Xbox. Cela dit, une telle alliance en dit long sur la crédibilité actuelle de Kalisto. Nous ne nous étendrons pas non plus sur le partenariat d'Universal et de Kalisto en ce qui concerne l'édition de Nightmare Creatures II. Le cinéma Hollywoodien s'intéresse à Kalisto... quelques années après qu'il eut révélé Pixar. Quant à Infogrames, le numéro deux mondial du secteur, celui-ci a choisit Kalisto pour développer un jeu PlayStation du nom de « Lucky Luke ».
Trève de plaisantetrie, ce type d'annonces en dit long sur une start-up qui monte, qui monte.
Ce n'est d'ailleurs pas tout à fait par hasard que l'équipe se renforce avec l'arrivée de Henri Magalon au poste de Directeur On-Line. Celui-ci exerçait auparavant la fonction de Vice-Président de Gaumont Multimédia. Cerise sur le gâteau, Sony serait sur le point d'accorder à Kalisto le statut de « middleware » ; autrement dit de partenaire privilégié pour le développement de la Playstation 2.
A la fin, il n'en restera vraiment qu'un !
A cet instant, je vous sens tout chose, prêts à mettre la main au portefeuille pour acheter un gros paquet de Kalisto. Stop, n'en faites rien ! Le plus grave reste à venir....Accrochez-vous à votre souris, vous n'allez pas être déçus par ce qui suit.
Comme vous le savez déjà, l'avenir du jeu vidéo interactif est sur le net. C'est vrai, jouer tout seul sur sa console c'est cool. Jouer à deux ou trois sur un PC, c'est déjà dépassé (d'ailleurs M. Kalisto, faudrait penser à nous maintenant qu'on a des G4...). L'avenir est aux communautés de joueurs en ligne. L'idée de jouer avec des centaines, voire des milliers d'internautes à travers le monde est LE challenge.
Alors, Kalisto a pensé à nous puisqu'il vient de signer un accord exclusif avec Davis Panzer, le producteur d'Highlander pour développer Highlander On-Line. On peut d'ores et déjà imaginer le trip planétaire... Si tu te fais couper la tête par un autre joueur au cours d'un duel, celui-ci récupère tes armes et ta force au moment du Quickening. Toi, tu ne peux plus te logger avec ton adresse IP habituelle, t'es hors-jeu ! ! !
On sait qu'il existe à ce jour 450 sites amateurs dans le webring Highlander et plus d'un million d'internautes sont fans de cette saga-culte...
Adieu le RTC, bonjour l'orbite basse...
Bon, tout ça c'est très joli, mais avec mon modem 56K, je vois mal comment je vais me tirer d'affaire face à des guerriers sous RNIS ou pire (ADSL, câble...). Aucun problème, Kalisto a pensé à tout et signera sous peu un accord de partenariat avec Skybridge Satellite, firme exploitant 80 satellites en orbite basse.
Voilà le topo : Aujourd'hui la fibre optique a envahit tous les continents. La faiblesse du débit est imputable au fameux « dernier kilomètre » entre la fibre et l'internaute. Ce goulot d'étranglement est responsable de 99% des ralentissements. En utilisant des satellites en orbites basse (russes ou indiens pour la plupart), SkyBridge garantit à l'internaute un débit final fracassant. A terme, environ 20 millions d'internautes seront servis via cette technologie.
Et voilà, le tour est joué. Cela dit, on raconte qu'en Ukraine se déroulent depuis peu de vrais combats de guerriers selon le rituel Highlander... mieux vaut rester connecté !
La technologie Skybridge introduit également le concept d'interactivité en temps réel. Avec Sportners, Kalisto permettra à une communauté de joueurs de s'associer à une compétition traditionnelle et d'y participer grace à la transmission des informations de course en temps réel. Cette innovation garantira à l'internaute un rôle actif dans toutes les grandes courses motorisées.
Vous l'aurez compris, Kalisto constitue une des meilleures affaires à moyen terme du marché des nouvelles technologies.
La semaine prochaine, nous contribuerons à la résolution d'un conflit quasi-existentiel : Faut-il acheter des actions Apple ?